L'histoire de la Housse à bouquin
L’ennui quand on lit beaucoup, c’est que non seulement ça peut devenir un budget conséquent, vu l’inflation qu’on a eue ces dernières années (à 20 € le bouquin qui vient de sortir, en imaginant qu’on en lit 2/mois, ce qui n’est pas non plus un rythme hallucinant surtout pendant les vacances, ça va quand même effleurer le 500€ par an… soit plus de 3000 F ! Il y a quelqu’un quelque part qui se fout de notre gueule, mais je sais pas qui !), mais en plus faut avoir la maison qui va avec, parce que années après années, ça en fait des cale-meubles !
N’ayant ni le budget ni la maison, mais tout de même faim de culture littéraire, j’ai pris l’habitude il y a bien longtemps, d’emprunter la plus grande part de mes lectures, et de n’acheter que mes vrais coups de cœur.
Jusque là tout va bien. J’ai souvent habité près d’une bibliothèque (sans faire exprès, mais je sais pas, je dois être attirée…), ma mère pratique le shopping antidépressif littéraire (y en a c’est les chaussures, ma mère c’est les livres. Une aubaine !), et ma belle-famille n’est pas en reste. Avec tout ça j’ai un choix très hétéroclite, mais ça tombe bien, moi tant que ça me raconte une histoire, je lis de tout.
Reste que je ne suis pas une lectrice très très soigneuse, j’aime bien les livres qui ont vécu, moi. Je ne vais pas jusqu’à corner les pages (mandieu non !), mais mes livres ont tous le pli sur la tranche et les bords de page fatigués…Les couvertures cartonnées souffrent aussi pas mal d’être transbahutées dans mon sac à main, dans ma valise, et vas-y que je te pose le livre ouvert à l’envers pour ne pas perdre ma page pendant que je vais chercher le chocolat (alors que j’ai une belle collection de marque-pages mais bon)…
Tout ça pour dire, autant mes livres à moi je m’en fiche un peu, et puis les livres de bibliothèque sont couverts, autant quand je dois rendre un livre emprunté et qu’il est tout corné parce qu’il a pris le RER avec moi pendant des semaines, ça la fout mal… Je me souviens d’avoir stressé pendant des jours parce que j’avais emprunté un poche à une amie trèèèèès pointilleuse qui ne voulait pas le fameux pli de la tranche. Du coup je lisais avec les pages à peine entrouvertes, une vraie galère (un nouveau sens à l’expression « lire en diagonale »), et pis le stress !
Pour éviter en particulier les aléas de transport en sac à main, j’ai eu l’idée il y a quelques temps de faire une housse à bouquin. Cahier des charges : adaptable à beaucoup de formats, pratique à ouvrir et fermer, et évidemment apte à protéger ledit bouquin correctement.
Eh bien ça a été plutôt simple : un bon rectangle de jersey tricoté souple avec un fil coton acheté en soldes chez Phildar (je crois que son petit nom c'étai falaise, à vérifier), deux gros boutons de bois, et pis voilà, on coud sur les côtés et ça fait une pochette à rabat. J’ai hésité à faire des boutonnières, mais ça aurait rendu l’objet moins adaptable aux différentes tailles de livre, du coup j’ai juste noué deux fils qu’il me suffit d’enrouler autour des boutons ! CQFD. Facile Emile, et efficace, j’ai testé et j’ai à peine corné le gros Jean Auel que ma belle-mère m’avait prêté.
PS : Pour celle qui se demandent, le livre là est un Cadfael, de Ellis Peters, version poche. J'ai décidé que cette année je me refais toute la collec par ordre chronologique ! Je suis fan de ce bénédictin herboriste gallois qui se mêle de tout, et surtout des enquêtes de son pote le Shérif de Shrewsbury ! Amateurs de polars moyenâgeux sans prétention, courez-y ! Ce n'est pas méga-passionnant (d'ailleurs je les intercale avec d'autres sinon c'est pas tenable, y en a plus d'une douzaine !), mais c'est une lecture plaisante et très intéressante du point de vue historique.